Le streaming vidéo est devenu un réflexe quotidien. Le streaming vidéo est devenu un réflexe quotidien. Cette forme de diffusion a profondément changé notre manière de consommer du contenu numérique. Regarder une série, suivre un live, apprendre via un tutoriel ou assister à un webinaire en direct : tout passe aujourd’hui par cette technologie fluide, immédiate, omniprésente. Mais ce confort d’usage masque une réalité méconnue. La diffusion de contenu en ligne a un coût réel, souvent sous-estimé, aussi bien sur le plan écologique qu’économique.
Dans cet article, fondé sur notre webinaire « Le vrai coût du streaming vidéo », nous allons décrypter les enjeux cachés du streaming, de sa technologie à ses conséquences, et vous proposer des solutions concrètes pour limiter son impact sans renoncer à ses usages.
Le streaming vidéo est une technologie de lecture de contenus en temps réel, qui ne nécessite pas de téléchargement complet. Les vidéos sont diffusées sous forme de petits paquets de données transmis via Internet, ce qui permet de les visionner presque instantanément, sans saturer le stockage local de l'utilisateur.
Aujourd’hui, le streaming vidéo permet d’accéder à du contenu en ligne, sur tous types de supports : smartphone, tablette, ordinateur, téléviseur connecté, console de jeu. Cette flexibilité multi-écrans explique en grande partie son succès. En 2023, plus de 70 % des vues YouTube étaient réalisées depuis des appareils mobiles.
Parmi les géants du secteur figurent :
Même les outils comme Zoom, utilisés pour les webinaires, reposent sur la transmission en temps réel de contenus audiovisuels via Internet.
En 2023, le streaming représentait plus de 80 % du trafic Internet mondial. Autrement dit, la quasi-totalité des données qui transitent sur Internet est liée à la vidéo. Ce chiffre démontre l’importance de cette technologie dans nos usages numériques, mais aussi son impact massif sur les infrastructures.
Le succès du streaming repose sur quatre caractéristiques principales :
Les utilisateurs accèdent aux contenus immédiatement. Cette gratification immédiate répond à une attente forte des internautes, notamment sur les réseaux sociaux.
Le streaming s’adapte à tous les écrans et peut être consommé n’importe où, à tout moment. Cette accessibilité permanente est un atout essentiel dans nos vies hyperconnectées.
En évitant le téléchargement, le streaming permet de consommer du contenu sans encombrer la mémoire des appareils, même pour des vidéos en 1080p ou 4K.
Grâce aux algorithmes de recommandation, les plateformes proposent du contenu ciblé, en fonction des préférences de l’utilisateur. C’est un levier puissant pour maintenir l’engagement, mais aussi un facteur de surconsommation.
Si le streaming semble immatériel, il repose en réalité sur un écosystème très concret, coûteux en énergie.
En moyenne, une heure de streaming en HD génère 31,7 grammes de CO₂. Cela semble peu, mais multiplié par des milliards d’heures de visionnage, l’impact devient colossal.
En 2023, le secteur numérique représentait entre 3 et 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (The Shift Project, 2021), soit quasiment autant que l’ensemble du trafic aérien. Le streaming vidéo, à lui seul, constitue 70 à 81 % du trafic Internet mondial, et Netflix représenterait près de 15 % de cette empreinte passante (Allociné).
Des plateformes comme YouTube, Facebook Video, ou certains sites de streaming gratuits proposent des contenus sans facturation directe. Mais l’utilisateur paie autrement : par l’exposition à la publicité, par la collecte de données personnelles, et par un modèle de recommandation algorithmique qui capte l’attention en continu. On parle ici de modèle AVOD (Advertising Video On Demand), où l’image devient une monnaie d’échange entre l’annonceur, la plateforme, et le public.
Cette approche permet aux plateformes de streaming de générer des revenus publicitaires conséquents tout en offrant un accès “gratuit” au contenu vidéo. Mais elle implique aussi une charge technique élevée : pour diffuser du contenu en streaming, les plateformes doivent gérer des flux massifs de données, adapter la qualité à chaque appareil (smartphone, télévision, ordinateur, console comme PlayStation, Xbox ou box Android TV, Roku, Apple TV, etc.), et garantir une expérience fluide à toute heure du jour.
Le modèle SVOD (Subscription Video On Demand) est aujourd’hui dominant en France, notamment avec des services comme Netflix, Amazon Prime Video, Disney+, OCS, Max ou encore Apple TV+. Ces plateformes proposent un catalogue complet de films et séries, souvent exclusifs, accessibles à la demande, sans publicité intrusive.
L’abonnement permet d’accéder au contenu en illimité, souvent avec des fonctionnalités de streaming avancées : téléchargement hors ligne, profils personnalisés, recommandations ciblées, multi-écrans, etc. C’est une offre séduisante pour de nombreux utilisateurs, mais elle a un coût. En 2025, le budget moyen par compte abonné dépasse 35 € par mois lorsqu’un foyer cumule trois ou quatre services de streaming vidéo.
Et pourtant, même en payant, l’utilisateur n’est pas totalement propriétaire du contenu multimédia : il accède au service, mais sans téléchargement permanent ni droits de conservation. Une plateforme peut retirer un titre, modifier une offre, ou restreindre la diffusion selon les zones géographiques ou les accords de droits.
Moins utilisé mais toujours présent, le modèle TVOD (Transactional Video On Demand) consiste à payer un tarif unitaire pour regarder un film ou un contenu en streaming spécifique. Ce modèle est fréquent sur les sites de streaming comme Orange VOD, Canal VOD, ou Google TV. Il séduit les utilisateurs qui souhaitent éviter les abonnements, mais reste coûteux sur le long terme.
C’est une solution ponctuelle efficace, par exemple pour accéder à une diffusion en direct d’un événement ou à un film récent indisponible ailleurs. Mais à la différence des plateformes de streaming à abonnement, il ne propose ni fonction, ni catalogue, ni personnalisation. Chaque visionnage est un acte isolé.
Créer une vidéo de qualité implique des coûts :
Les utilisateurs payent aussi le prix du streaming :
Même les plateformes gratuites comme YouTube imposent de la publicité ou des restrictions d’accès pour rentabiliser le visionnage.
Il est possible d’agir à plusieurs niveaux :
Quelques gestes simples permettent de réduire considérablement l’empreinte :
Pour limiter l’empreinte environnementale liée à la consommation de contenus en ligne, il est pertinent de réfléchir à des alternatives moins énergivores que la vidéo à la demande ou la diffusion en direct. Bien que les plateformes comme Netflix, YouTube ou Disney+ occupent une place centrale dans notre manière d’accéder au divertissement, d’autres formats permettent de proposer des contenus riches tout en réduisant l’usage des données et des serveurs.
Intégrer ces alternatives dans une stratégie de création ou de diffusion de contenus permet non seulement de réduire la consommation d’énergie liée aux services de streaming vidéo, mais aussi de diversifier les supports proposés au public. C’est une manière concrète de concilier performance, accessibilité et responsabilité, tout en continuant à proposer des contenus de qualité, adaptés aux besoins des utilisateurs.
Les services de streaming ont transformé notre rapport aux contenus. Il nous offre une liberté d’accès et une qualité de service inédite, mais il repose sur un modèle énergivore et parfois coûteux. Aujourd’hui, mieux comprendre ses impacts, c’est se donner les moyens d’en faire un usage plus éclairé.Que vous soyez créateur ou spectateur, vous avez un rôle à jouer. Il ne s’agit pas de renoncer à la vidéo, mais de réduire son impact par des choix techniques, logiques et responsables.